« La peinture n'est pas pour moi une activité,
mais la dernière expression d'une chasse fervente, qui a simplement emprunté des pistes différentes.
(...) C'est comme
une navigation. Ce n'est pas une errance mais un voyage difficile, parsemé de guerres. (...)
(...) Mes tableaux évoquent le passage, d'un état à l'autre, d'un monde à l'autre. Ce passage est au mieux une tension,
au pire une guerre. Mais la représentation de la violence comme pur constat ou comme une fin en soi ne
m'intéresse pas. Si ma peinture est parfois violente, ce n'est pas la violence, c'est une étape de la
paix qui est montrée. (...)
(...) Les personnages combattent, font route ou attendent. Mais ils n’attendent pas comme ça, dans
une sorte d’attente courtoise, que les choses se passent. Ils ont pris une décision, personne ne sait
laquelle, pas même moi. C’est donc un récit incomplet.(...)
(...) Je peins très souvent une colonne de lumière
qui descend (...) En fait je découpe un temple,
au sens étymologique, c'est-à-dire l'espace sacré du tableau.
Tout autour il y a l'espace du monde, et au milieu il y a l'espace sacré, celui qui protège et où
l'on peut se reposer de l'effroi. Celui qui octroie la consolation et la force.
»
Lire l'entretien avec Moïra PARAS réalisé par Jérôme LADIRAY, le 27 mai 2004 à Paris.
Lire l'interview de Moïra Paras réalisée par Thierry Barreau, le 27 mars 2006.